S’il y’a bien un film dont vous ne pouvez pas ne pas avoir entendu parler en ce début d’année c’est l’adaptation de Fascination, le premier livre de la série Twilight de Stephenie Meyer dont vous pouvez lire notre critique ici. En effet, le film squatte les premières places du box office, français ou étrangers. Même si en réalité il est sorti depuis plus de deux mois aux US, au Canada et en Belgique par exemple, c’est seulement mercredi dernier que notre héxagone a été mordu.
Oui mordu. Quiconque s’attardera un minimum sur l’affiche ci dessus, comprendra. Oui parce que les graphistes n’ont pas fait dans la dentelle. Oh Edward est un Vampire ? Et si on désaturait sa peau ? Et si on tirait ses traits par des jeux d’ombre? Histoire de faire vraiment méchant quoi. Au final, l’affiche est moche et la retouche à Photosop est tout… sauf bonne. Mais je ne suis pas là pour parler de l’affiche. Non, derrière l’affiche, il y a le mur. Mais outre ces considérations matérialistes, il y’a le film. Et rien qu’à l’affiche on peut prédire le film à midinettes. La nouvelle idole des adolescentes s’appelle Edward. Billy de Tokio Hotel, c’est passé de mode. Il est supposément beau, il a les dents blanches, lavées avec Colgate, il veut pas de sexe avant le mariage, et accessoirement, il est vampire. Le gendre idéal.
Sauf que, ce n’est pas une histoire de vampire. Les graphistes ont du mal comprendre. Le vampirisme c’est juste une excuse. On ne parle pas de pourquoi ni de comment, Bella découvre en deux secondes qu’il est vampire (alors qu’elle vient d’arriver, ceux qui cotoient Edward depuis perpet’ sont vraiment nazes), n’a même pas peur de se transformer en viande. Et pouf, le coté vampire ne servira plus qu’à rendre leur amour impossible: « Non chérie, on peut vraiment pas faire ça ! Quand je suis excité j’ai un truc qui grossit et devient tout dur. Non ! Pas CA ! Mes canines ! ». Ok, il va aussi pouvoir servir d’excuse pour utiliser le budget effets spéciaux: courses à toute allure, escalades démentielles, vampire qui brille dans le soleil etc… Des effets spéciaux qui nous feraient presque regretter l’époque où on faisait voler des assiettes en carton pour mimer un certain Faucon.

Billy de Tokio Hotel était pressenti pour le rôle principal. Officiellement la production avait peur qu'il fasse passer son maquillage en notes de frais. Officieusement, on peut se demander s'il n'a pas un peu de goûts...
Le gros du scénar (c’est vite dit…), c’est la relation entre Edward et Bella, leur amour, si fort, si pur, si… Je ne trouve pas les mots tellement c’est… Alors autant dans un bouquin de 500 pages il y a largement le temps d’amener l’histoire de manière presque crédible. Mais dans un film… Bella arrive. Croise le regard d’un mec trop beau. Croise le mec en classe. Est amoureuse. Lui aussi, bref. Telescopé, et du coup, peu crédible. Et vu que tout le film repose sur leur amour… Ce dernier n’ayant aucune originalité, puis la fille banale, qui tombe amoureuse du beau mec du lycée… Bien qu’il soit vampire, pas besoin de faire Science Po’ pour l’imaginer. On a un peu l’impression de regarder le vide pendant 2h. Vous ajoutez le surmaquillage… Ah que c’est joli le fond de teint blanc.. Manque de pot ils ont oublié de maquiller les cous… Les couleurs bleutées et vous obtenez ce… Truc.
J’ai oublié de vous parler du casting. Bella est une inconnue du nom de Kristen Stewart. Edward, joué par Robert Pattinson, est connu pour son rôle monosyllabique dans Harry Potter, et où il se fait butter comme une bouse. Les autres sont tout aussi inconnus. Seule la maman de Bella, Sarah Clarke rappellera quelque chose aux fans de 24 vu qu’il s’agit de la diabolique Nina.

Clou du spectacle et de la Romance d'aujourd'hui, l'organisation d'un Cross par le lycée de nos deux amoureux. Court Edward court !
En soit, des inconnus, ca ne gène pas, si cela peut faire découvrir de nouveaux talents. Le problème c’est que ca ne révèle surtout que des nouveaux mauvais. Bella n’est pas crédible. Elle a beau être jolie et coller parfaitement -physiquement- au personnage, ça sera tout. Niveau émotions, j’ai vu mieux. Elle parle mal, n’articule pas. Comme dirait un personnage connu, elle a le quotient émotionnel d’une cuillère à dessert. Edward est trop maquillé, ses sourires sont trop stéréotypés, trop « Salut, chui méga evil, on boit un verre baby ? ». Et on peut pas dire que ses dialogues soient mirifiques. Les autres personnages ne sont pas assez présents pour qu’on les note. Enfin, on se demande pourquoi les vampires ont besoin de se mettre en postures bestiales et de se renifler pour se défier maiiis bon.
Allez, on soulignera quand même quelques points positifs, la scène de Baseball est ridicule, mais bien filmée. Par contre, Alice, jouée par Ashley Greene, m’a surprise en bien. J’aime bien son jeu et elle colle tout à fait au personnage. Quant à la bande sonore, prise seule, elle n’est réellement pas mauvaise. Le truc c’est qu’elle est intégrée au film avec la délicatesse d’un marteau piqueur groggy. Trop forte, pas assez, jamais adaptée… C’est super quand les personnages chuchotent et qu’il y a la musique super fort. Du coup on ne comprend rien, et déjà qu’il n’y a pas grand chose à comprendre…
Faites un geste pour votre intellect, n’allez pas voir ce film. Voilà Céline, tu sais ce que cela donne.